3.14Air: quel nom étrange ! Il faut dire, c’est un cas désespéré : artiste et scientifique … C’est l’histoire d’un homme qui devient universitaire car on ne vit pas de la musique c’est bien connu. Alors même qu’il voyage parfois très loin, et parle de choses très compliquées avec des gens très savants, il continue à jouer du piano comme il le faisait enfant, en rentrant le soir à la maison.
Après le classique de jeunesse, il passe au jazz, il forme un groupe avec des amis (Leika) et c’est le pop-rock qui le mène sur les scènes de la Bretagne jusqu’au Vauban, salle célèbre de Brest.
Leïka sur la scène du Vauban
Et puis, notre universitaire passe au micro pour creuser d’avantage cette étrangeté du monde qu’il retrouve chez Souchon ou Albin de la Simone et la mélancolie du temps qui court, qu’il ressent chez Barbara et Alex Beaupain.
C’est là qu’il lance ce projet: 3.14Air. Alors pourquoi 3.14Air ? Et bien parce que dans la vie, il y a des choses contre lesquelles on ne peut rien. Ainsi pi fait 3.14 est c’est comme ça. En tant que scientifique, il le sait bien. Et « Air » alors ? Et bien l’air, c’est ce que nous apportent la musique et la chanson, pour vivre avec ce contre quoi on ne peut rien, toutes ces choses si compliquées dont il parle avec ces gens très savants.
A peine le projet lancé, il fouille dans ses cartons et retrouve des
enregistrements, il en sort une compilation « restrospective » avant de proposer des enregistrements nouveaux. Quelques instrumentaux avec la voix de sa femme qui montre l’eclectisme de ses compositions (Message to Bacteria, Clean Hotel).
Il sort ensuite le clip “épure” où Ambre Lardeux le filme “à la maison” au piano. Puis c’est l’EP intitulé “The Last Bird” accompagné d’un clip, toujours d’Ambre Lardeux. Vient ensuite l’EP « C’est drôle ce soir la lune » accompagné de concerts. Et le public accroche. Souvent il est seul avec son piano mais parfois il y adjoint quelques machines et colore ses chansons d’une ambiance électro.
Ses textes flirtent avec le surréalisme, dansent avec les métaphores et parlent souvent de la condition humaine, des choses contre lesquelles on ne peut rien mais aussi de l’air que l’on peut trouver en soi pour les transcender.
Les premiers retours sont plutôt enthousiastes. « il a offert un mini-récital de ses chansons aux textes toujours sobres, d’une grande poésie, où se mêle un humour délicat. Il chante les arbres (« Je suis un arbre encore debout et j’y serai bien après vous ») mais aussi les animaux et… Le dernier oiseau, le début d’une vraie fin » (Le Télégramme, 2019).
En Septembre 2019 il est repéré par les sites indéflagration et aficia qui les programment tous les deux en playlist. S’en suit un passage sur plusieurs radios. Il sort alors de son « home studio » pour s’entourer de professionnels du cube Studio de Brest qui l’aident à paufiner l’EP « Sans les autres » lui aussi birn accueilli par la critique. En 2022, l’album « L’espace d’un instant », accompagné du clip « On a besoin d’histoires », réalisé par son fils, ouvre un nouveau chapitre dans le parcours éclectique et riche d’un musicien libre comme l’air.